Page:Eugène Le Roy - Nicette et Milou, 1901.djvu/15

Cette page a été validée par deux contributeurs.


I


Dans la nuit obscurcie de froides brumes, les murailles lépreuses de l’hospice d’Hautefort se voient à grand’peine. À trente pas du pignon de l’ancien logis des chapelains, tout contre le mur du petit cimetière des pauvres, où dorment tant de générations de misérables que la mort a délivrés, un homme est assis sur ses talons, guettant. Aucune lumière ne passe à travers les barreaux entrecroisés des baies étroites. Nul bruit ne sort de ces vieux bâtiments mal dolés que surmonte le dôme de la chapelle. L’épaisseur des murs étouffe les geignements des vieillards infirmes et grabataires