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— Au secours ! au secours !…

Et l’assaillant s’enfuit.

La Guillone revient le lendemain soir, sa sœur enterrée. La petite Nicette a raccommodé sa chemise ; elle ne dit rien à sa mère nourrice de ce qui s’est passé : à quoi bon ? Que faire contre l’irrémédiable ? Et que faire contre M. Rudel ? La bonne femme voit bien que sa petite est pâle, que ses yeux sont mâchés, qu’elle est alanguie ; mais cela arrive aux filles, et elle ne s’en inquiète pas autrement. L’enfant a sur une joue la marque des doigts de M. Rudel étouffant ses cris : elle explique ça par une branche de fagot qui lui a fouetté la figure.

Le temps se passe et la Nicette ne reprend pas ses belles couleurs. La Guillone parle de faire venir M. Rudel, mais la petite proteste fort avec des larmes dans la voix : elle n’est pas malade, Dieu merci !

Et, en effet, des fois, il semble à la mère nourrice que sa Nicette engraisse…

Quatre mois se sont écoulés depuis l’affreuse nuit, lorsque le bruit se répand dans « la fran-