Page:Eugène Le Roy - Nicette et Milou, 1901.djvu/138

Cette page a été validée par deux contributeurs.


XIV


En un coin de la maisonnette solitaire, l’enfant martyre gît dans le lit étendue, fiévreuse, affaissée. Sa tête est comme noyée dans ses cheveux dénoués. De grosses larmes coulent lentement de ses yeux, et, par moments, un sanglot désespéré soulève sa poitrine meurtrie que la chemise déchirée laisse à découvert. Elle ne bouge pas, elle n’en a ni la force ni la volonté. Le moindre mouvement lui est douloureux. Au cours de cette trop longue nuit, la brutalité de l’homme l’a brisée. Dans l’ombre elle l’a reconnu à sa voix dure, à son odeur de rousseau ; et, le matin, dans ses doigts crispés,