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cinq de M. Jean, elle pourrait acheter le petit baradis des Berny qui jouxte sa maisonnette… Ils veulent le vendre : le fils aveugle ne le peut travailler et la mère est trop vieille…

Et un soupir sort de sa poitrine.

— Eh bien ? demande M. Rudel.

— Que voulez-vous que je vous dise ?… Ils ne sont pas miens.

— Aisément tu les peux faire tiens.

— Et comment ?

— Je te le vais expliquer. Nous avons besoin d’une chambrière pour remplacer la Marsillaque… et la dame veut une drole qui soit honnête et pas sotte… Tu n’as qu’à louer la Nicette chez nous.

— Pour ça, notre monsieur, je ne le peux faire.

— Et la raison ?

— La petite n’est pas trop forte… et, de plus, elle ne se veut louer…

— Ça dépend de toi : si tu le veux, elle le voudra… tiens, regarde !

Et M. Rudel aligne cinq autres louis sur la table.