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Alors la Michone épie l’occasion de parler à la Nicette et tâche de l’enguirlander.

Elle serait tout à fait bien chez M. Rudel. La dame est une bonne femme, point ennuyeuse pour les chambrières… Lui, le monsieur, avec son air rude, est pourtant un bon homme. En plus de bons gages, elle aurait des étrennes, des cadeaux… de jolies robes d’indienne… des mouchoirs de tête en soie… des petits souliers fins…

Mais la Nicette aime mieux n’être point bien habillée, et rester avec sa mère nourrice.

Et elle laisse la Michone sur la cafourche où celle-ci l’a accostée, et va rejoindre la Guillone, qui l’attend sur le chemin du gué Gonthier.

Non ! quand même on lui donnerait tous les écus qu’il y a ensachés dans cette maison, elle n’y voudrait pas entrer d’un pied tant seulement. Elle se veut conserver pour son Jean, pour « son homme » comme il a dit. En ce moment, elle a une lettre pour lui, que madame Rudel lui a fait tenir pour la porter en cachette à la boîte aux lettres d’Hautefort, de crainte