Page:Eugène Le Roy - Nicette et Milou, 1901.djvu/124

Cette page a été validée par deux contributeurs.

— Vous l’auriez là, tout près…

— Non, voyez, Michone, j’aime mieux la garder comme moi.

— Elle gagnerait de bons gages, autant que le valet de labour… douze pistoles !…

La Guillone secoue la tête.

— Allons, ma pauvre, dit l’autre, pensez-y… Ce que je vous en dis, c’est dans votre intérêt et celui de la drole… Je m’en vais voir si je trouve ce canou.

Plusieurs fois, l’air indifférent, traînant ses savates en passant, la cuisinière reparle de la chose. Il lui tarde autant qu’à M. Rudel d’avoir la petite Nicette : elle est seule avec une drolette des métayers du Terrail, pour faire tout l’ouvrage…

Mais la Guillone ne veut toujours pas.

On lui donnerait quinze pistoles !

« Quinze pistoles ! Ça n’est point pour rien d’honnête que M. Rudel donne d’aussi forts gages, » se dit la Guillone.

Et elle remercie beaucoup de l’intérêt qu’on lui porte… mais la petite ne se veut pas louer.