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Il ne perd aucune occasion de lui montrer son affection. Cet hiver, environ la Noël, on « énoise » dans la grande cuisine des Rudel, et, comme de coutume, les garçons font passer le « cacalou » aux filles. Jean est là avec son monde, ainsi que toujours. Le hasard fait que devant lui, sur la table, dans le tas de noix qu’il casse d’un coup de maillet sec, il se trouve un « cacalou », petite noix naine, grosse comme une cerise bigarelle, bien formée tout de même, et joliette avec ses nervures finement gravées sur la coquille.

De suite Jean pense à sa Nicette, et il met le « cacalou » dans sa poche de gilet.

— Hé ! notre jeune monsieur ! — lui dit gaiement un « énoiseur », — vous le gardez pour quelqu’une !

— Mon pauvre Blazy, si mon chapeau se doutait de ce que j’en veux faire, je le jetterais au feu, coup sec !

Tous se mettent à rire.

Dans ces rieurs énoiseurs, il y en a peut-être bien qui soupçonnent quelque peu « notre