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Le lendemain, sur le sentier poussiéreux où traîne une puante odeur de bouc, M. Rudel s’en va comme un propriétaire de loisir. Il suit la piste de Saute-Buisson et trouve la Coulaude avec son troupeau, dans les talus à pic de la butte, du côté du nord où il fait meilleur que sur le plateau brûlé par le soleil.

Elle rit méchamment à la demande de M. Rudel, en sorte que son goître tremble sur ses grosses tétasses.

— Où elle garde ses chèvres, la Nicette ? Dans les endroits où on ne la peut voir.

— Mais où ?

— Des fois, au moulin ruiné ; d’autres fois, dans la combe du Sol entre les bois, ou dans les fonds proche la Gerbaudie…

— Écoute, demain tu épieras où elle va et tu me le viendras dire… Je te baillerai vingt sous… Tu feras celle qui est malade et vient prendre une « consulte… »

Vingt sous à gagner ! je crois bien, qu’elle guettera, la Coulaude ! elle le ferait rien que par « mauvaiseté ».