Page:Eugène Le Roy - Mademoiselle de la Ralphie, 1921.djvu/55

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

choses qu’aimait sa petite maîtresse, des bêtes qu’elle affectionnait. La bourrique était grasse, luisante, comme ces bêtes trop méprisées n’ont pas été accoutumées de l’être. Les tourterelles avaient toujours du blé à discrétion et les cochons d’Inde de la salade à volonté. Le parterre où Valérie avait ses fleurs était soigneusement cultivé, entretenu et arrosé : lorsqu’elle viendra, pensa-t-il, elle trouvera tout en ordre.

Il ne faisait pourtant que tromper son ennui. Parfois, il lui semblait qu’à Fontagnac il serait plus heureux qu’à Guersac, pour cette seule raison qu’il eût été moins éloigné de sa demoiselle. Tantôt après, il sentait qu’il lui en coûterait beaucoup d’abandonner les bêtes qu’elle lui avait recommandées ; aussi, pour concilier tout, souhaitait-il que « son monsieur » allât demeurer dans la vieille maison de la rue de la Barbecane.

Une chose encore peinait fort le pauvre Damase : il regrettait les leçons de la sœur. Avec les quelques livres qu’il avait, il s’efforçait de continuer à s’instruire seul. Mais, souvent, il était obligé de s’arrêter après avoir épuisé tout ce qui se pouvait tirer de ces livres élémentaires, et il se désolait à la pensée qu’il y avait une infinité d’autres choses qu’il ignorait.

Dans le temps que le pauvre garçon était à cet état, d’esprit, M. Boyssier arriva un matin, comme il l’avait annoncé à M. de La Ralphie. Après un déjeuner rapide, escorté de Damase, qui portait une pioche et une pelle, il s’en fut explorer la Croze des Fades, ou autrement la Grotte des Fées, située dans les rochers au delà du Prieuré. M. de La Ralphie ayant pris son fusil et ses chiens les accompagna jusqu’au village, et, les laissant continuer leur chemin, il entra chez son ami Second pour l’emmener à la chasse.