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XIV


Quoiqu’ils se fussent quittés un peu tristement, la rencontre du vicomte de Massaut fit du bien à Mlle de La Ralphie. Elle savait gré au jeune homme de ses manières polies et réservées qui témoignaient que, malgré la situation fausse où elle se trouvait, il avait encore pour elle de l’estime et de la considération. Même, à l’espèce d’aveu qui lui était échappé, elle sentait bien qu’il l’aimait toujours. Mais si la certitude de n’être point entièrement déchue dans l’esprit de Guy lui était agréable, Valérie ne voyait pas avec plaisir la persistance de sentiments qui ne pouvaient aboutir à une issue honorable, ni pour l’un ni pour l’autre… Au temps où M. de Brossac patronnait ce pauvre vicomte, elle eût pu suivre les conseils de son tuteur, et, alors, sa destinée eût été tout autre. Mais à quoi bon revenir sur le passé ? se disait-elle. Il n’y avait plu maintenant, dans la conjoncture présente, qu’une conduite digne de Mlle de La Ralphie, c’était de vivre comme une veuve résolue à rester, ainsi qu’elle l’avait dit à Guy, la femme d’un seul homme. Sa fierté native, son orgueil nobiliaire, lui rendaient facile à prendre cette résolution généreuse que son tempérament, elle le sentait bien, lui rendrait pénible à tenir.

Quelques jours après la rencontre du vicomte de Massaut, le piéton remit à Guersac une lettre soigneusement pliée et cachetée à la cire. À l’écriture