paroles enchantèrent le commandeur qui, vers neuf heures, se retira discrètement.
Valérie, qui pendant le dîner, avait été presque muette, tant la passion l’absorbait, saisit la main de son amant et l’entraîna.
Le lendemain, pendant que Mlle de La Ralphie était à sa toilette, Damase se promenait sur la terrasse, d’où l’on découvrait la mer, et réfléchissait à sa situation. La vue de sa maîtresse, belle, ardente, lui avait fait oublier un moment ses préoccupations, d’autant plus aisément qu’il était lui-même passionnément amoureux et sevré d’elle depuis une année. Vers le matin, lorsque, dans un assoupissement de passion, il avait voulu parler de leurs relations futures, elle lui avait fermé la bouche avec un baiser :
— Laisse-moi t’avoir sans souci, mon Damase ! Jouissons du présent. Nous parlerons de l’avenir plus tard ! Rien ne presse…
Dans les paroles et l’accent de Valérie, lui sentait la volonté d’éloigner toute conversation de ce genre, de fuir tout entretien relatif aux arrangements à prendre pour leurs rapports à venir. Autant il le désirait, afin d’être tiré d’une incertitude pénible, autant elle y répugnait, peut-être parce qu’elle y pressentait le danger d’une rupture. Après son lever, dans la matinée, l’officier apprit de M. de Lussac, sur sa demande, que l’enfant était déclaré à l’état civil sous le nom de sa mère. Il comprit aussitôt les motifs qui avaient dicté la conduite de sa maîtresse et cela l’attrista. :
Quelques jours se passèrent ainsi. L’amour exubérant de Valérie calmait un peu les inquiétudes de Damase sur l’avenir, mais ne les dissipait cependant pas complètement. Au sortir des bras de sa maîtresse, lorsqu’il était seul, cette pensée le hantait