Page:Eugène Le Roy - Mademoiselle de la Ralphie, 1921.djvu/166

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Ralphie l’élevait ostensiblement ? L’élever en secret ? Mais, à moins de ne jamais le revoir, la vérité finirait par percer et les conséquences seraient les mêmes. Tout bien considéré, la meilleure conduite à tenir était celle qu’il indiquait.

M. de Lussac trouvait tout cela fort sage, mais Valérie avait d’autres projets. Comme ils causaient de ceci, quelques jours avant sa délivrance, et que le vieux gentilhomme insistait sur l’adoption de la combinaison recommandée par Damase, elle lui répondit :

— Cet enfant sera un La Ralphie !

— Quoi ! dit-il, vous voulez lui donner votre nom ?

— C’est le sien de par la loi.

— Mais puisque Damase veut le reconnaître !

— Écoutez, commandeur, cet enfant que je sens s’agiter là, sous ma main, c’est le mien, vous entendez. Il se nommera non pas Vital, mais du Jarry de La Ralphie. Et, puisque je suis la dernière de ma race, il perpétuera notre nom : cela est absolument décidé.

— Alors, dit M. de Lussac, désolé de cette résolution, il était bien inutile de venir nous cacher aussi loin : autant valait demeurer tranquillement à Guersac

— J’y aurai toujours gagné ceci, d’avoir fait un agréable voyage avec le dernier et le plus galant des chevaliers.

— Vous plaisantez, ma chère Valérie, mais considérez, de grâce, tous les inconvénients de votre détermination. D’abord, dans notre monde, tous vous jetteront la pierre, n’en doutez pas. La noblesse est maintenant pervertie de dévotion plus ou moins sincère et la foi des croyants, ainsi que l’hypocrisie des cagots, ne pardonnent pas ces fautes visibles : vous serez donc excommuniée, pour parler leur lan-