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ments et honorée de sa recherche, mais que je ne puis encourager des espérances qui ne peuvent se réaliser… maintenant moins que jamais, ajouta-t-elle mentalement. Assurez M. de Massaut que je le tiens pour un loyal et galant gentilhomme, mais que je ne l’épouserai jamais.

Quelques jours après cette conversation, Valérie et M. de Lussac devisaient après le dîner, quand, soudain, elle s’enfuit, le mouchoir sur la bouche. Le commandeur se leva aussitôt et la trouva penchée sur le mur de la terrasse.

— Vous êtes incommodée, Valérie ?

— Oh ! ce n’est rien, un trouble d’estomac… Ces écrevisses me répugnent…

— Mais vous en avez sucé trois ou quatre, seulement…

Et le vieux commensal de Guersac alla quérir la Martille. Avec beaucoup de réserve et de discrétion, il s’enquit de l’état de Mademoiselle ; était-elle souvent indisposée comme cela ?

Mais la rusée soubrette fit l’étonnée ; c’était la première fois que cet accident arrivait à Mademoiselle qui avait une belle santé… Dieu merci !…

Et elle courut retrouver sa maîtresse.

La question posée par M. de Lussac était le résultat d’un travail rapide qui s’était fait dans son esprit. Il rapprochait cette indisposition de la fatigue persistante qu’il remarquait sur la figure de Mlle de La Ralphie ; mais, après la réponse de la Martille, il ne s’arrêta pas à cette idée que, d’ailleurs, il jugeait absurde dans la situation. Mais le même fait s’étant reproduit quelques jours après, il en vint à se poser des points d’interrogation auxquels il répondait lui-même : « Je ne vois personne… Non, c’est impossible ! »