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D’un coup de pistolet, il en abattit un, mais les autres l’assaillirent à coups de yatagan qu’il parait de son mieux, lorsque, son cheval ayant été tué, il allait succomber.

Heureusement, quelques chasseurs accoururent à son secours, et il s’en tira avec une balle dans l’épaule et quelques coups de yatagan sur les bras et sur la tête. On le ramena au camp sur le cheval du cavalier rouge tué.

Le capitaine alla le voir à l’ambulance et le félicita chaudement.

— Brigadier Vital, lui dit-il, en le quittant, je ne vous oublierai pas !

Et, en effet, au mois de mars 1842, Damase fut nommé maréchal des logis. Le jour même, le vieux La Douceur vint le trouver :

— Dis donc, Vital, j’ai été ton camarade de lit jusqu’à présent ; mais, puisque te voilà sous-officier, je serai ton ordonnance, maintenant ; ça te va-t-il ?

— Ça me va, mon vieux.

Le nouveau maréchal des logis fit, pendant cette année-là, avec son escadron, diverses expéditions qu’il serait trop long de relater. Il est indispensable, cependant, de rapporter une affaire qui lui fit le plus grand honneur, mais où il faillit laisser sa peau.

Lors de l’expédition commandée par le général Bedeau ; en mai 1843, eut lieu la fameuse affaire du marabout de Sidi-Rached, où l’escadron, commandé par le capitaine Favras, se couvrit de gloire. C’était le 14 mai : cinquante et un chasseurs soutinrent un moment les efforts de quatre cents cavaliers d’Abdel-Kader et d’un millier de cavaliers de son goum. Enveloppés par cette masse d’ennemis, ils allaient être écrasés sous le nombre, lorsque le capitaine Favras, voyant le péril de cette petite troupe, charge