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tention et convenablement louée, un peu par honnêteté peut-être de la part du receveur. À cette politesse du voyageur, M. Lefrancq répondit par l’offre d’un verre de délicieuse « Gauloise », et M. Pradelier par celle d’une tournée de « Junipérine ». Après avoir absorbé ces produits variés de la renommée distillerie périgordine, et avoir fumé quelques cigarettes, le receveur souhaita le bonsoir à ses compagnons de table et alla se coucher.

— Restez donc ! disait M. Lagardelle, nous ferons un « piquet voleur ».

— Merci, répondit en souriant M. Lefrancq, je ne sais pas tenir une carte.


Dans le courant de la semaine, il fut rendu quelques visites au receveur : M. Caumont, M. Foussac, puis le notaire, le maire et M. Monturel. Il vint aussi M. Capgier, le géomètre, petit homme à la barbe inculte et grisonnante, aux paupières bouffies, au regard sournois. Il s’était mis, pour la circonstance, « sur son trente-et-un », comme on dit, et ce « trente-et-un » consistait en un pantalon noir lustré par le temps, en une lévite vert bronze un peu passée ; le tout surmonté d’un chapeau haut de forme à la mode de 1848, son chapeau de noces.

M. Capgier regretta fort de ne s’être pas trouvé à la maison lors de la visite de M. le receveur : il était allé à la métairie avec sa femme pour partager le maïs…