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— J’en suis tout heureux, répondit M. Farguette. Entrez donc par ici.

Et il ouvrit la porte d’un petit cabinet attenant à la boutique.

Lorsqu’ils furent assis, la conversation s’engagea sur des matières générales, sur les hasards de la vie et les singularités de la destinée administrative, qui envoyaient un fonctionnaire né à Auch, d’un père bourguignon, des côtes de l’océan breton aux collines pierreuses du Périgord.

— Il n’y a pas que les administrations qui dépaysent ainsi ! dit le pharmacien. Moi, je suis né à Laforce, dans le Bergeracois, j’ai fait mes études à Paris et, avant de revenir en Périgord, j’ai été élève à Rouen, puis à Calais.

À un moment, M. Lefrancq exprima sa satisfaction d’avoir achevé la corvée des visites officielles.

— Je le conçois ! dit M. Farguette ; ce doit être chose bien ennuyeuse que tous ces échanges de banalités, toutes ces phrases stéréotypées… Sans parler des commérages et des méchancetés qu’on est obligé d’écouter, un instant, par politesse !…

— Oui, et je vous assure qu’après avoir ouï toutes ces médisances, toutes ces insinuations fielleuses, on ne prend pas une haute idée de la société de « l’endroit », comme dit madame Jammet.

— Ce qu’il y a de pire, dit le pharmacien, c’est