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« Les Caumont crevaient de faim là-bas, dans leur bicoque de Gascogne ; et maintenant ils vivotaient en soutirant des cadeaux aux plaideurs… Au reste, le cousin Carral n’était que juge suppléant, et l’oncle Séverac, conseiller d’arrondissement seulement.

» Bourdal était son beau-frère, mais elle ne pouvait nier que ce fût un pingre comme il n’y en avait pas, et ses grandes fillasses de pauvres sottes.

» Foussac était un hâbleur et un menteur digne d’avoir vu le jour au pays du juge ; quant à sa femme, « il valait mieux n’en rien dire… Vous m’entendez bien ? »

» Le ménage Reversac était comme séparé, la femme étant toujours chez ses parents, pendant que monsieur courait le guilledou.

» Les Grosjac vivaient ensemble, mais se prenaient aux cheveux de temps en temps, monsieur protégeant les petites bonnes, que madame houspillait.

» Quoique Lavarde fût son cousin et un brave homme, elle ne pouvait s’empêcher de dire que c’était une « platusse », qui se laissait mener par son secrétaire de mairie.

» La Caveyre était une dévergondée qui fumait des cigarettes et, l’été dernier, allait à la Vézère prendre des leçons de natation de monsieur Duboisin… Elle n’en pouvait dire davantage, sinon que la poste était un lieu d’orgies.