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quise au prorata de la fortune : aussi la nouvelle propriétaire de la terre d’Auberoque était-elle cotée au plus haut dans son esprit et attendait-il son arrivée avec impatience.

Tout cela était exprimé prud’hommesquement, avec une assurance emphatique qui marquait bien la sincérité du notaire et sa confiance en son critérium. En toute autre occasion, M. Lefrancq eût rudement rabroué ce bonhomme, dont les sentiments bas et vils le révoltaient ; mais, en présence de mesdemoiselles Bourdal, il se borna à faire des réserves : pour lui, il pensait que « le caractère, les qualités du cœur et de l’esprit avaient bien leur petite valeur… »

Et, là-dessus, il se leva et prit congé.

— C’est ici chez monsieur Reversac, le receveur-gabelou, dit l’appariteur en montrant une maison.

Mais ce fut en vain que M. Lefrancq frappa. Une voisine l’avertit obligeamment que M. Reversac était en route, et madame dans sa famille.

Ayant remercié, le receveur glissa sa carte sous la porte et la tournée continua.

— Maintenant, dit l’appariteur, c’est chez monsieur Desguilhem, l’huissier, là près, à cette vieille maison « passée » en jaune, à côté du Café du Périgord ; mais il ne doit pas y être.

— Pourtant, voici un cheval attaché devant la porte : n’est-ce pas le sien ?