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— Comment trouvez-vous mon petit vin ? demanda l’ex-pharmacien, lorsque tout le monde eut bu.

— Léger, mais très agréable, avec son petit bouquet de framboise.

— N’est-ce pas ? On peut le boire sans eau en toute assurance.

— Donnez-m’en tout de même un peu, dit Michelette en tendant son verre.

— Vous avez tort : l’eau le gâtera… Eh bien, dans quinze jours, nous vendangerons… pour que vous en ayez de pareil, l’année prochaine.

— Ah ! firent les enfants, tout joyeux.

— Et, en attendant, nous irons faire les crêpes à la vigne… Il y a une maisonnette avec une petite cheminée…

— Oui, oui, monsieur Farguette ! s’écria la fillette en battant des mains.

Après une grosse omelette aux champignons, la Minotte apporta une fricassée de poulet « à la rouilleuse ».

— Vous aimez cette sauce, Lefrancq ?

— Je crois bien ! Là-bas dans le Berry, nous mangeons à la mode du Périgord : Michelette réussit très bien la « rouilleuse »…

— Comme tout ce qu’elle fait ! interrompit M. Farguette.

— Oui, approuva bonnement M. Lefrancq, sans y penser.