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Géral et ne vient à Auberoque que le jeudi pour tenir son audience… En fait de fonctionnaires, il ne reste plus ici que le receveur de l’enregistrement et le percepteur. Le poste de la régie est à Charmiers, où la surveillance est plus nécessaire et plus facile. Le nouvel employé des tabacs y est descendu pareillement, ainsi que le greffier à qui M. Foussac a vendu son office : c’est un déménagement continuel. Déjà Charmiers s’agite pour devenir le chef-lieu du canton, et il est question d’y transférer la gendarmerie…

— Quelle dégringolade !… Mais quel est donc ce petit vieux à l’air si minable ? ajouta M. Lefrancq, comme passait un homme en cheveux blancs, tout cassé.

— Comment ! vous ne reconnaissez pas mon vieil ami Guérapin !

— Il est diablement changé !

— Ah ! ce n’est plus le temps où il était intendant général de la terre d’Auberoque !… Tant que la Chaboin en a été propriétaire, Guérapin s’est maintenu en la compromettant par des usurpations du domaine public ; en gardant par devers lui des papiers qui étaient des armes, comme la contre-lettre destinée à Coustau ; en se rendant nécessaire par des procès avec les particuliers. Mais depuis la vente du château et de la propriété, il a été mis à la porte et vit misérablement en faisant quelques assurances, en tirant