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tant de « vertes », était fermé aussi, et son enseigne à moitié disparue par l’effritement du plâtre.

— L’hôtel du Cheval-Blanc, d’où les époux Jammet ont été expropriés, n’est plus qu’une misérable auberge, où descendent pour quelques heures les rares touristes qui viennent visiter le château, — dit M. Farguette. — Quant aux voyageurs de commerce, qui sont la vie des hôtels, ils restent à Charmiers, au Grand Hôtel du Chemin de Fer… Vous le voyez, mon pauvre ami, Auberoque est une de ces localités qui, par la force des choses, puissamment aidée de la bêtise des habitants, déclinent tous les jours. Dans trente ans d’ici, la « ville » d’Auberoque, comme disait ce gausseur de Duffart, perchée sur sa colline et restée en dehors du mouvement de la vie moderne, sera une de ces bourgades mortes où on ne vient plus que par curiosité. Ici, on montera voir le château, qui sera toujours un des plus beaux spécimens de l’architecture militaire des temps féodaux.

— Vous n’avez plus le juge de paix ? demanda M. Lefrancq, qui voyait fermée la maison jadis habitée par M. Caumont.

— Non. Depuis 1870 que monsieur Caumont est rentré dans sa masure de Césenac, il a eu cinq ou six successeurs. En ce moment, notre juge est un ancien fabricant de conserves, ruiné, parent éloigné d’un beau-frère du sénateur Chamillard, mais il habite Sain-