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Ils se trouvaient en ce moment devant cette « Maison des pauvres » qui était toujours là, au fond du foirail des bœufs, avec ses grands vieux bâtiments noirs, tristes et mal entretenus. Rien qu’à voir cet amas de constructions informes, ces hauts murs décrépis, on devinait derrière toutes les misères de l’humanité.

— Je tâche d’améliorer le sort des malheureux vieillards qui sont là, dit en étendant la main M. Farguette. Je leur procure quelques petites douceurs, et ils sont contents de moi.

Ils revinrent par la place centrale. La maison de la poste autrefois était vide ; le bureau avait été transféré à Charmiers, plus près de la station.

— Qu’est devenue mademoiselle de Caveyre ? demanda M. Lefrancq.

— Je vous ai écrit, un jour, qu’après avoir enterré sa vie de garçon dans un souper qui fit du bruit ici, elle a épousé le cousin Frédéric, retraité comme capitaine. Depuis, elle a été nommée dans le Lot-et-Garonne, pays natal de son mari, et je n’en ai plus entendu parler.

— Et le vétérinaire Grosjac, qui sollicitait un poste à l’École de Toulouse ? a-t-il enfin réussi ?

— Pas tout à fait… Il a bien obtenu une place, mais dans un établissement d’aliénés !… À force de boire de l’absinthe, le malheureux a perdu la tête.

Le Café du Périgord, où le « docteur » avait pris