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— Il manque, pour « tenants » à ces armes, deux remplaçants « de carnation » en tenue de visite ! disait Exupère.

Ces quolibets furent comme l’épilogue de la consécration de l’église. Pour le populaire, cette fête se termina le soir par un feu d’artifice offert, à son corps défendant, par madame Chaboin, qui n’en voyait pas la nécessité, disait-elle, ayant fait déjà beaucoup de dépenses…

— Vous ne pouvez vous en dispenser, croyez-moi ! lui avait répondu M. Duffart.

Mais le transfert à Auberoque de la cure du doyenné, qui avait mis le bourg en liesse, devait avoir des conséquences inattendues.

Les gens de Charmiers, humiliés de voir leur église passer à l’état d’annexe, et furieux de la victoire de leurs voisins, décidèrent, à l’instigation de l’ancien sacristain démissionnaire, de faire venir un pasteur protestant, et déjà les conseillers municipaux, s’étant concertés, avaient résolu d’affecter leur église au culte réformé. Lorsque la nouvelle de cette révolution religieuse parvint à Auberoque, le vicaire, qui binait à Charmiers comme auparavant au chef-lieu du canton, en fut consterné. C’était un honnête jeune homme, plein de zèle et aussi fervent que son curé l’était peu. L’idée que l’on prierait Dieu en français dans cette vieille église où on l’avait toujours prié en latin, le bouleversait : cela lui parais-