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II

Le lendemain, guidé par l’appariteur de la mairie, M. Lefrancq commença ses visites. La première fut pour M. le maire, comme de juste. La chambrière introduisit le visiteur dans un vieux salon sentant la poussière, dont elle ouvrit la fenêtre pour aérer un peu. Bientôt arriva un grand vieillard voûté, avec des lunettes et une calotte grecque soutachée, un peu fanée. À sa veste, où se montrait un accroc, à ses sabots terreux, on voyait que le brave homme qu’était M. Lavarde venait de son jardin, où il passait sa vie. Après les premiers compliments de bienvenue, M. Lavarde exprima timidement l’espoir que M. le receveur ne se déplairait pas trop à Auberoque. Sans doute, le bourg en lui-même n’offrait pas de grandes ressources pour un jeune homme ; mais c’était une petite ville en comparaison de la localité voisine, de Charmiers, qui n’était qu’un village… Et puis, la terre d’Auberoque venait d’être