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Monseigneur se fit un peu attendre, comme il convient, mais enfin sa voiture fut annoncée au bas de la côte par un fanion, — blanc, s’il vous plaît ! — agité sur la tour de la « Guette », par un homme en vigie. À ce signal, M. Bourdal, escorté du conseil municipal et des notables, s’avança au-devant de l’évêque, jusqu’à l’entrée du bourg, et s’arrêta sous la bande de calicot. Le maire avait écrit son discours, l’avait appris par cœur, et comptait étonner ses administrés et le monde officiel par son éloquente improvisation ; mais, à la vue de la voiture épiscopale, il sentit comme une brûlure à l’épigastre, et, ayant conscience que la mémoire allait lui manquer, il tira des papiers de sa poche.

De son côté, le curé Camirat, accompagné des desservants du voisinage et du personnel du bas chœur, avait précédé le cortège civil, en sorte que, lorsque la voiture arriva, laïques et ecclésiastiques étaient réunis, attendant. L’évêque avait revêtu en chemin le costume obligé, en sorte qu’après avoir répondu quelques mots aux souhaits de bienvenue du maire et du curé, il prit place sous le dais préparé pour lui. Puis tout le cortège se mit en marche, précédé des enfants de l’école des frères, des petites filles des sœurs, et suivi du domestique de monseigneur qui portait des ornements et un écrin contenant le calice épiscopal : derrière ce personnage marchait toute la commune.