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de prospérité pour Auberoque. Il faussa bravement toutes les données de l’affaire, et prouva par des chiffres purement supposés que ce serait une folie à la commune de laisser échapper une pareille occasion. Puis il conjura les conseillers de satisfaire la généreuse « bienfaitrice d’Auberoque », qui continuerait à verser ses libéralités sur la commune : il était autorisé, oui, autorisé, à promettre en son nom, outre sa souscription… une cloche !… pour la future église !

Bref, malgré les protestations et les résistances de M. Farguette, l’échange, avec la souscription admise comme soulte, fut voté par dix membres, les uns vendus ou intéressés à divers titres et les autres ineptes. Sur les instances de Guérapin, la délibération fut rédigée séance tenante, et une députation du conseil, accompagnée de M. Duffart, monta la soumettre à madame Chaboin, qui la revêtit de son « vu et approuvé », tout comme si elle eût été le préfet Cottignac lui-même.

En recevant, quelque temps après, la nouvelle de la ratification par l’administration préfectorale de l’acte d’échange du terrain nécessaire au foirail des cochons contre le chemin et les communaux convoités, l’ancienne marchande d’hommes eut un mauvais sourire de satisfaction. En admettant l’équivalence des immeubles échangés, ce qui n’était pas d’ailleurs, car la valeur intrinsèque des communaux