ciles, mais elle sentait que d’autres la méprisaient à Auberoque et ailleurs. Le refus du ministre, qui s’était dédit pour ne pas être son hôte, après avoir formellement promis, et celui du préfet venant à la suite, lui avaient été très sensibles ; non seulement pour l’humiliation présente, mais parce que cette attitude de la haute administration contrariait ses rêves ambitieux.
Après avoir commis tant de gueuseries pour s’enrichir, cette femme était possédée du besoin impérieux de la considération publique, qui la fuyait. Après avoir escroqué le public, il lui fallait encore son estime. Peu de temps après son arrivée, elle avait fait quelques visites dans les châteaux du voisinage, mais la plupart de ces visites ne lui avaient pas été rendues, et les visités qui n’avaient pas voulu aller jusque-là avaient assez témoigné qu’ils ne désiraient pas entrer en relations avec elle. Chez M. le vicomte de Combefreyrac, elle avait même eu la mortification de voir sur la table du salon un gros paquet d’actions de la « Compagnie de la Mer nouvelle de Tombouctou », de nulle valeur désormais, laissées là avec intention par sa victime, qui, après l’avoir fait attendre, ne la reçut pas. Depuis, l’ancienne financière avait eu beau adopter une toilette plus convenable que ses costumes demi-masculins, aller ostensiblement à la messe et aux vêpres, les gens bien pensants, flairant l’hypocrisie, ne l’avaient pas