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pas un peu risqués qui accusaient d’anciennes fréquentations à Mabille et à Valentino.

Comme ils se reposaient, prenant un grog dans un Coin, John dit tout doucement :

— Je vous aiderais bien encore à vous venger !…

— Polisson d’enfant ! fit-elle en riant.

Et, tandis que les danseurs tournoyaient follement et que les jupes fouettaient l’atmosphère épaisse de la salle dans une valse échevelée, ils s’esquivèrent comme deux « novis ».

Dinah et le cousin n’étaient pas encore rentrés :

— Nous allons à leur recherche, dirent-ils à madame de Caveyre.

Et, passant dans le jardin, ils enjambèrent la brèche et disparurent dans le Bois Vert.

Pendant ce temps, le conseiller général, fatigué, s’était assis devant le Café du Périgord, et fumait sa vieille pipe de véritable écume de mer en buvant de la bière avec le vétérinaire Grosjac fortement éméché, M. Foussac et M. Madaillac, le secrétaire influent.

Vers une heure du matin, il y eut à la poste un petit souper où étaient conviés quelques intimes, des plus qualifiés seulement : monsieur et mademoiselle Duffart, John Monturel, Exupère et madame Grosjac. Quant au « docteur », alourdi par ses libations, il avait fallu le coucher. M. Reversac eût bien voulu être de la partie ; mais justement madame, absente depuis