de Bretagne de la mère de madame de Caveyre… Dinah, donc, n’était pas en train de rire et se tenait, sombre et rageuse, devant sa porte, regardant la foule comme si on lui eût volé sa part de plaisir. Mais, à la fenêtre du bureau, la digne madame de Caveyre, en robe de moire grise, un fichu de dentelle sur ses beaux cheveux blancs, contemplait avec indulgence cette fête bruyante.
Dans le salon-boudoir, le couple folâtre remplit de confetti deux sacs que John eut la mission de confiance de porter ; puis ils revinrent dans la foule.
L’effet fut bien celui qu’attendait mademoiselle Duffart : un grand étonnement et des éclats de rire, tandis qu’en circulant dans cette presse, elle lançait ses projectiles qui mouchetaient de blanc les vêtements et les chapeaux.
— Qu’es aco ? s’écriaient les paysans.
— Que diable est ceci ? disaient les messieurs.
Et dans la multitude serrée, on pressait mademoiselle Duffart, on la « paupignait » quelque peu pour se revenger des confetti, et cela la faisait rire comme une folle. Le teint animé, les yeux brillants, une mèche de cheveux ardents tombant sur son front semblable à une « ripe » ou ruban de bois de vergne, elle mitraillait les gens à pleines mains, sans crainte d’épuiser ses munitions que John courait renouveler fréquemment.
Mais bientôt, en vertu de cet instinct simiesque si