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igueux, — fit remarquer combien les francs-maçons d’autrefois, dirigés par Hiram, étaient supérieurs à leurs confrères modernes, car ils élevaient des temples au Seigneur, tandis que ceux d’aujourd’hui ne cherchaient qu’à jeter bas les églises de la chrétienté.

Après cette petite digression, il flagorna aussi platement que M. Duffart la « bienfaitrice d’Auberoque », la digne madame Chaboin, là présente, et qui recevait sans broncher ces coups d’encensoir dans le nez. Puis il loua la foi et la piété des paroissiens qui avaient souscrit, appela de ses vœux le jour trois fois béni où la voix des cloches convoquerait les fidèles à la cérémonie de la consécration, et déclara que ce jour-là il chanterait le cantique de Siméon :

Nunc dimittis

Le discours du curé fut jugé bien supérieur à celui du conseiller. D’abord il ne lisait pas, mais parlait d’abondance, avec volubilité même et véhémence, semblable à un robinet sous une forte poussée, non sans envoyer sur les assistants des « postillons », comme on dit, selon son habitude, ou plutôt en conséquence d’une infirmité qui faisait le vide autour de sa chaire :

— Il faudrait un parapluie pour l’écouter ! disait la vieille dame Desguilhem.