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pandu et aux tours de Scapin de M. Madaillac, dix candidats de la liste du château furent élus à une forte majorité ; les deux autres furent le pharmacien et M. Lavarde, malgré la guerre au couteau qui leur était faite. M. Desvars resta sur le carreau électoral avec un nombre de voix humiliant ; mais il ne s’en souciait guère, car il n’était sorti un instant que pour aller voter, après quoi il était rentré dans son atelier, au milieu des dessins et des épures du futur monocyclepède.

— Eh bien, vous voilà colloqué en belle compagnie ! dit le receveur, le soir, à M. Farguette.

— Oui, et bonne aussi ! M. Lavarde renommé maire, car il est estimé à la préfecture, où Guérapin est peu considéré, et Grosjac regardé comme inepte. Lui seul peut faire un maire présentable, avec Bourdal comme adjoint ; mais le pauvre homme ne sera, comme par le passé, qu’un maire nominal, et la Chaboin est dès à présent la maîtresse de la commune…

La première affaire sérieuse dont le conseil eut à s’occuper après son installation, fut l’emprunt destiné à la construction de l’église.

Parmi les trente plus imposés, qui en ce temps participaient au vote des impositions extraordinaires, il y avait quelques récalcitrants comme Gardet et deux ou trois autres. Ils n’étaient qu’une infime minorité, tout à fait impuissante ; néanmoins, pour le