bas d’un papier timbré : « Bon pour cinq cents francs ». M. Guérapin remplit le papier et en fit un billet à trois mois, de sorte que, depuis l’époque du prêt, ce billet était échu ; puis il le remit à M. Desguilhem pour le recouvrer.
Lorsque l’huissier se présenta, la pauvre Michelette fut toute transie de peur. Elle avait soupçonné son père d’avoir emprunté quelque argent à son locataire, et cela la gênait, car elle se disait que c’était sans doute à sa considération que M. Lefrancq avait fait ce prêt. Mais, en constatant qu’il s’était mis entre les griffes de madame Chaboin et de son intendant, elle fut prise d’un profond découragement. Où trouver cet argent ? Elle savait que la maison et quelques pièces de terre et de vigne faisant tout leur héritage étaient couvertes d’hypothèques et qu’il était impossible de contracter de nouveaux emprunts. Et pourtant il fallait se le procurer, cet argent, car, comme le lui dit M. Desguilhem, il avait ordre de « poursuivre à outrance ». L’huissier plaignit bien Michelette, et avec des sous-entendus équivoques lui fit comprendre que, s’il avait des fonds, ce n’est pas pour cinq cents francs qu’il la laisserait en peine. La pauvre enfant sentit l’injure, et remercia M. Desguilhem si sèchement qu’il s’en alla sans mot dire.
Lorsqu’il fut sorti, elle tomba sur une chaise, accablée, et se tint immobile, les mains jointes sur ses