billets de banque, qu’il n’avait pas eu l’ennui de solliciter. Circonvenu par M. Guérapin, qui l’assurait du grand intérêt que madame Chaboin portait à son invention, M. Desvars avait fait voir à l’intendant le vélocepède à peu près achevé. L’autre avait feint un grand enthousiasme, et, après avoir manœuvré pour amener l’inventeur, — ce qui, à la vérité, n’était pas difficile, — à exprimer cette idée que l’argent était indispensable pour lancer une affaire, il lui avait proposé de lui en faire prêter par madame Chaboin :
« Il était sûr d’être en cette occasion son interprète en offrant à M. Desvars la somme nécessaire : cinq cents francs ? mille francs ? Madame Chaboin était à Paris en ce moment, mais il allait lui écrire et la réponse ne se ferait pas attendre. »
— Je puis faire, je pense, avec cinq cents francs, dit M. Desvars, heureux de trouver enfin quelqu’un qui s’intéressât sincèrement à son invention, sans songer au caractère de l’homme entre les griffes duquel il se mettait.
— Vous aurez l’argent dans trois jours, dit M. Guérapin en s’en allant.
— Oh ! pourvu que je l’aie la semaine prochaine pour aller à Paris, c’est assez tôt.
Ce prêt, spontanément offert par l’intendant Guérapin, était un des artifices destinés à préparer la réussite des projets de madame Chaboin. En tra-