château monsieur et madame Foussac, puis le « docteur » Grosjac et madame. Celle-ci ne garda pas le silence glacial de madame Monturel : au contraire, elle s’efforça de se poser en femme du monde, et tâcha d’imposer à madame Chaboin par l’observation stricte de ces minuties changeantes que les riches oisifs et ceux qui ont la prétention d’être « comme il faut » inventent pour se distinguer du vulgaire : par exemple, prendre son verre à deux mains, rompre son pain au lieu de le couper ; mettre ses gants dans les verres à bourgogne et à champagne, — pour les dames seulement ; — briser les coquilles d’œufs sur son assiette, etc., etc. Madame Grosjac avait appris une foule de belles choses de ce genre à l’école de la « comtesse Philogène », qui professait le savoir-vivre mondain dans un petit journal de modes à quatre francs par an, et elle en faisait parade. Quant à M. Grosjac, c’était un rustre qui ne mangeait pas beaucoup, mais en revanche buvait comme quatre et n’avait pas la moindre idée des usages du monde. Aussi, lorsqu’à la fin du dîner le maître d’hôtel apporta les rince-bouche pleins d’une eau tiède et parfumée à la menthe, le vétérinaire l’avala bravement, sans voir le coup d’œil fulgurant que lui adressait sa moitié.
Durant tout le dîner, madame Grosjac avait tellement entretenu la châtelaine de musique, d’opéras, et de son talent de pianiste, que lorsque les convives