M. Guérapin. Dans son grossier orgueil de millionnaire, l’ancienne spéculatrice avait cru pouvoir imposer sa volonté à tous ; et voici que, grâce aux conseillers de la section de Charmiers, principalement, la commune d’Auberoque, mise à ses pieds par ledit Guérapin, semblait regimber ! Cela l’irritait jusqu’à l’exaspération, et l’intendant reçut une bordée de mots grossiers, d’invectives humiliantes, qu’il laissa passer sans répondre, car il acceptait toutes les avanies et tous les mépris, qu’il allait ensuite déverser sur les malheureux à ses ordres.
Après la résistance de la commune, madame Chaboin allait rencontrer des résistances particulières.
Il n’y avait pas beaucoup à Auberoque de ces hommes de cœur qui ne craignent pas de montrer aux riches cupides, aux parvenus insolents, qu’il y a sur ce globe terraqué autre chose que l’argent ; mais il y en avait, et, comme le disait un jour M. Farguette au receveur, ceux-là se trouvaient dans le peuple, chez les paysans, parmi les artisans.
La maison d’un vieux forgeron appelé Gardet était bâtie à peu de distance des terrasses qui soutenaient les jardins situés au pied du château. L’espace étant assez resserré entre le chemin et les terrasses, la maison, faute de pouvoir s’étendre à son aise, s’était développée en hauteur, de sorte que, de sa fenêtre, le forgeron avait vue sur les parterres.