Page:Eugène Le Roy - Les Gens d’Auberoque, 1907.djvu/165

Cette page a été validée par deux contributeurs.

ancien projet de séparation des deux sections de la commune. Un bonhomme qui avait grande envie d’être maire de Charmiers colporta dans toute la section une pétition tendant à cette séparation.

Cette pétition, envoyée à la sous-préfecture, fut la première pièce d’un dossier qui s’enfla successivement de plans, de budgets, de rapports, de procès-verbaux, d’enquêtes, de délibérations et de quelques autres paperasses encore. Tout cela prit du temps, et lorsque enfin le dossier fut complet, le conseil municipal, où la section d’Auberoque était représentée en majorité, donna un avis défavorable à la séparation, ce qui remit tout en question.

Et le dossier renvoyé à la sous-préfecture et transmis à la préfecture alla dormir dans un carton.

Pendant que tout cela se passait, madame Chaboin, affriandée par le succès, avait conçu un autre projet.

Les anciens seigneurs d’Auberoque avaient fait construire de grandes allées qui partaient du pied de la colline, orientées vers les quatre points cardinaux. Ces voies subsistaient encore et faisaient des avenues dignes du château. À l’égard de l’utilité, elles dégageaient la bourgade, en rendaient l’accès moins pénible, et facilitaient la montée des gens et des bestiaux aux foires mensuelles. Surtout, elles empêchaient l’encombrement et les accidents, lorsque, vers les trois heures, les divers foirails dégorgeaient