mins, les Duffart rentrèrent à Paris, chargés de commissions variées, après avoir fait des hottées de promesses, la plupart impossibles à tenir.
Mais en ce qui concernait l’affaire de la station, le conseiller n’avait garde de l’oublier : il comptait là-dessus pour « rabibocher » la farce du puits artésien, qui lui avait fait du tort ; et puis il voulait plaire à madame Chaboin, avec le secret espoir de ne pas la trouver ingrate. Quant à celle-ci, tout en se servant de M. Duffart, elle méprisait cet élu du peuple qui s’était ainsi laissé passer le collier, heureuse de rendre à un autre les sentiments qu’on avait pour elle.
Vers la fin de l’hiver, une lettre de M. l’inspecteur-conseiller apprit aux habitants d’Auberoque que la station serait construite dans les prés des Palus : pour cette fois, M. Duffart avait tenu ses promesses, ou plutôt son cousin, pour lui. Dès lors, tout marcha rapidement ; les ventes de terrain à l’amiable furent faites et les expropriations des récalcitrants préparées.
Madame Chaboin n’était pas de ces derniers, la brave femme, il n’y avait pas de danger ! Pour les voies et l’emplacement de la station avec des annexes considérables, on lui prenait une douzaine d’hectares, que l’on offrait de lui payer cent vingt mille francs. La terre d’Auberoque contenant environ douze cents hectares, on lui prenait à peu près