garde-régisseur nomma les bourgs les plus rapprochés et lui montra les onze métairies qui, avec une immense réserve, composaient la terre d’Auberoque.
Autour du donjon qui les commandait, sept tours rondes ou carrées, de hauteur inégale, couronnées de machicoulis à créneaux soutenus par des corbeaux en ogive, flanquaient les bâtiments de l’enceinte. Goussard les nomma toutes : d’abord la tour de la « Bombarde », où madame était montée en premier lieu ; puis la tour de la « Brise », celle de la prison ; la tour de la « Guette », plus haute que les autres, avec son échauguette accrochée à la plate-forme comme un nid de martinet ; la « Féraudière », la tour de la chapelle, et enfin la « Galarde », grosse tour carrée dans laquelle était percée la porte d’entrée défendue par un moucharaby et munie d’un pont-levis protégé autrefois par une barbacane ; le donjon, où se trouvait madame, se nommait le « Jacques ».
Redescendue dans la cour, madame Chaboin continua la visite de son château. Du côté du midi, où la forteresse, assise sur le roc vif, était inaccessible, l’intervalle entre les tours était plus grand. Dans cette partie, la grande « Salle des États », ainsi appelée parce qu’on y avait tenu les États du Périgord, occupait toute la façade. Les grandes guerres finies, on avait ouvert, dans les murs épais de huit pieds, six larges baies se faisant face au nord et au midi, qui inondaient de lumière cette salle où l’on