la tête pour la regarder, de toute la hauteur où elle les dominait.
Lorsqu’elle se fut rassasiée de cette contemplation, madame Chaboin alla aux autres tours par les galeries des courtines, sur lesquelles s’ouvraient des meurtrières en croix et d’autres plus récentes, largement évasées pour les coulevrines et les arquebuses. Après avoir fait le tour de la vieille forteresse, la châtelaine monta au donjon, massive tour carrée qui s’élevait au milieu de la cour intérieure et dépassait de trente pieds les autres ouvrages de l’enceinte. De la plate-forme, on avait la plus magnifique vue du Périgord. Par-dessus l’immense cirque de collines en amphithéâtre qu’on voyait d’en bas, le regard s’étendait au loin, découvrant les châteaux campés à la cime des puys escarpés, les maisons accrochées au flanc des coteaux, les villages sur les croupes, et les combes restées dans l’ombre tandis que le soleil éclairait les faîtes. D’un côté, la Vézère se déroulait lentement, retenue par les barrages des écluses, et, entre ses rives aux aspects variés, « rivières » aux prairies vertes, coteaux boisés ou chargés de vignes, et « cingles » dénudés, brillait comme un immense serpent aux écailles d’argent. De l’autre, de hautes collines aux escarpements couronnés de vieilles demeures féodales, des mamelons ravinés et des puys pierreux semés de boqueteaux de chênes verts, marquaient la vallée de la Dor-