puis, l’argent lui manquant, il s’était mis à travailler seul. À cette heure, il croyait tenir le succès avec son vélocepède.
— Le voilà ! dit-il à M. Lefrancq.
C’était une machine à trois roues réunies par un bâti en fer, supportant une sorte de selle : quelque chose ayant l’aspect général d’un tricycle à chaine d’aujourd’hui, mais beaucoup plus massif, et avec cette différence que le mouvement, donné par les pieds, était transmis par un système d’engrenages. C’était un tricycle « acatène », comme disent à présent ceux qui croient avoir inventé ce mode de transmission de la force motrice. Les roues en bois, cerclées d’une mince bande d’acier, eussent été, comme roues de voiture, des merveilles de légèreté : mais, en raison de la destination de l’engin et eu égard à la force qui devait les actionner, elles étaient beaucoup trop lourdes.
Le receveur examina un moment la machine, pendant que M. Desvars lui donnait complaisamment des explications.
— Croyez-vous, dit-il enfin à l’inventeur, que vos cadres soient suffisamment résistants pour assurer la justesse parfaite du mouvement des engrenages ?
— Oh ! le bâti est solide, c’est prévu.
— Et puis, je crois que ce ne sera pas sans un certain effort qu’on fera mouvoir l’appareil.