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sur mes bras pour te connaître. Je sais bien que tu ne regarderais pas à l’argent, tant qu’à la convenance. D’ailleurs, les Nogaret n’ont jamais été avares ; de tout temps, ils ont été de braves gens. Ton grand-père, celui du temps de la grande Révolution, n’était pas des plus tendres, mais c’était un homme franc, juste et courageux comme on n’en voit guère. Ton père et tes oncles étaient bons comme du pain de fleur de farine. Le père d’Hélie, le pauvre, ressemblait au grand-père, mais il avait avec ça, la bonté de son père en plus.

Lorsque Gustou remonta, il posa sa lanterne sur la table, but une goutte de pineau et s’en fut se coucher dans sa chambre au moulin. Nous en fîmes autant bientôt ; la Mondine avait mis des draps à un des lits de la grande chambre, et lorsque je fus couché, elle vint me border dans les couvertures, comme lorsque j’étais petit, puis s’en alla après avoir fermé les courtines.