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l’eau changée en vin, le bâton fleuri et quelques autres de ses bons tours, notamment sa manière de se donner la discipline.

Toute la cour infernale riait de bon cœur, surtout Lucifer qui s’esclaffait comme un bon diable et se tenait les côtes, tandis que son gros ventre sursautait.

— Viens ça ! — dit-il enfin à Guynefort, — tu es un gentil paillard ! Je veux faire quelque chose pour toi. Voyons, veux-tu être bouilli ou rôti ?

— Heu !

— Préfères-tu être grillé ?

— Comme Laurent ? merci. Je voudrais n’être cuisiné d’aucune de ces façons.

— Mon ami, les décrets de la Providence qui ont remplacé les antiques arrêts du Destin, sont inflexibles comme eux ; il faut donc que tu sois puni. Mais comme en définitive, diaboliquement parlant, ta coulpe est légère, que tu as été bon, charitable, hospitalier, et que je ne suis pas le terrible croquemitaine dont on épeure les petits enfants sur la chétive planète sublunaire appelée : Terre, tu recevras chaque jour trois coups de discipline…

— Comme ceux que je me donnais sur les sacs de blé ?

— Sur les fesses, mon ami, sur les fesses…… avec une queue de renard…