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IV


Ayant bien dormi, M. Cherrier se leva guilleret, et, le matin, en buvant le coup de l’étrier, il disait à Daniel :

— Il me fâche fort de te voir vendre une partie de ton bien. Si je n’avais pas fait la bêtise de placer tout mon avoir en fonds de terre, j’aurais tâché de te tirer de là autrement. Mais, puisque ainsi est que ça ne se peut, j’ai songé, cette nuit, à une autre manière de te liquider. Ça serait de vendre à réméré de dix ans, par exemple : d’ici là, tu aurais le temps de te retourner, de te marier…

— Mais, monsieur Cherrier, si nous trouvons un acquéreur dans ces conditions, nous ne vendrons pas aussi cher !… Et puis, voyez-vous, comme je n’attends pas d’héritage et que je ne me sens pas le goût de courir les filles riches, j’aime mieux être libéré tout de suite, et ainsi avoir un bien plus petit, mais franc de dettes…