Page:Eugène Le Roy - L’Ennemi de la mort.djvu/404

Cette page a été validée par deux contributeurs.

— Vous savez où nous mettons la clef : vous n’aviez qu’à ouvrir.

— Excusez-moi, ça aurait été un peu effronté ! D’ailleurs, sur le banc, ils ne risquent rien… Il n’y a plus de voleurs dans la Double ! ajouta le vieux en plaisantant.

Et, après quelques propos, ayant dit son « adieu soit », il s’en retourna, en quête de son gibier.

— Quel brave homme ! fit Sylvia, tandis qui s’éloignait.

Le soir, lorsqu’ils revinrent à la maison, les sabots de Noémi ne se trouvèrent pas sur le banc, ni dessous, ni ailleurs.

— Quelqu’un passant par là les aura pris ! s’écria la mère.

— Et Claret prétend qu’il n’y a plus de voleurs dans la Double ! repartit Daniel.

Ce bizarre incident fut, pendant le souper, le sujet de divers propos que le docteur résuma par cette sentence :

— Heureusement, ce n’est que quatre sous et demi de perdus !…

Après plusieurs pourparlers, Daniel se mit d’accord avec l’homme de Beauronne et, afin d’en finir, lui donna rendez-vous, pour le prochain samedi, chez le notaire de Mussidan.

Ce jour-là, ayant déjeuné de bonne heure, le docteur voulut prendre l’argent dans le tiroir, mais il ne trouva rien.

— Tu as touché au sac, Sylvia ? demanda-t-il.

— Non point !

— Il n’y est plus !

— Oh !

Ils se regardèrent, un instant, muets, stupéfaits, puis Sylvia, pâle, articula lentement :