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XXVI


Trois mois après cette scène de sauvagerie, Daniel était guéri complètement. De ses blessures, il ne lui restait de trace apparente qu’une grosse cicatrice au front, attestant la vigueur du poignet auquel s’emmanchait le « billon » qui l’avait cogné. Quelques notables du pays, des plus échauffés, notamment M. de Bretout, auraient voulu qu’il fût poursuivi en justice pour ses discours publiquement révolutionnaires. Mais d’autres, plus prudents, comme l’oncle curé, avaient fait observer qu’alors il serait nécessairement parlé des coups qu’il avait reçus, ce qui mettrait plusieurs honnêtes gens en mauvaise posture, tant instigateurs qu’exécuteurs. En résumé, le docteur ne portant pas plainte, et pour cause, le tout avait été compensé tacitement par les bonnes têtes dirigeantes.

Malgré les manœuvres et les calomnies de ses ennemis, Daniel conservait la sympathie de quelques personnes, que révoltaient les persécutions dont il