Page:Eugène Le Roy - L’Ennemi de la mort.djvu/225

Cette page a été validée par deux contributeurs.

tions, ne laissait pas que de surprendre Daniel. Il se demandait si le sorcier obéissait à de secrètes incitations ou s’il agissait de lui-même. Cependant, le cas n’étant pas urgent, il remit à une occasion le soin de s’en assurer. Mais, pendant qu’il était encore dans l’incertitude à cet égard, il lui arriva une chose qui lui donna encore plus à penser.

Trois journaliers, qu’il occupait au desséchement de l’étang sis au-dessous du Désert, ne revinrent pas, un matin, abandonnant le travail à moitié fait.

« Les pauvres gens n’ont pas de montre », s’était dit d’abord le docteur, descendu de bonne heure au chantier.

Et il se mit à tracer des rigoles d’écoulement.

Mais les trois hommes ne reparurent plus.

Mériol étant allé aux nouvelles, découvrit avec beaucoup de difficulté, sous la promesse du secret, que tous trois avaient été embauchés au château de Légé.

— C’est bon ! dit le docteur.

Et avec Mériol, Trigant, le nouveau berger, et Gavailles, il termina le travail.

Mais, quelque temps après, il aperçut dans une cavée, en forêt, l’homme du Périer qui ne réussit point à le fuir, et il l’interrogea.

— Pourquoi m’avez-vous laissé sans m’avertir ?

— Je n’étais pas fier ; à ce moment-là…

— Mais vous avez été tous trois assez santeux pour aller travailler à Légé !… Voyons, dites-moi la vérité, mon ami !

— On nous donnait cinq sous de plus par jour.

— À la bonne heure !… Et qui vous a embauché ?

— C’est Pirot, le maître valet, de l’ordre du gendre.

— Eh bien ! vous, Tardy, vous auriez dû au moins