Page:Eugène Le Roy - L’Ennemi de la mort.djvu/192

Cette page a été validée par deux contributeurs.

commença incontinent une copie de son mémoire ainsi intitulé :


DE L’ASSAINISSEMENT ET DE LA
RÉGÉNÉRATION DU PAYS DE DOUBLE
PAR LE DOCTEUR DANIEL CHARBONNIÈRE


Il inscrivit cette épigraphe :


Homo sum et nihil humani a me alienum puto.


Le travail était divisé en trois parties, précédées d’une courte introduction, où, après avoir établi par diverses remarques l’ancienne prospérité de la Double, l’auteur déclarait que les nombreux étangs créés sans intention mauvaise par les Chartreux de Vauclaire avaient fait le malheur du pays.

Dans la première partie, le docteur traçait en lignes énergiques le lamentable tableau de la Double, observée sous le rapport de la population. Toute cette contrée, peuplée d’environ seize mille habitants, il la dépeignait ravagée par la fièvre paludéenne qui prenait l’enfant au berceau et l’accompagnait adulte, en sa misérable existence, jusqu’à une mort prématurée, fin de ses douleurs. Il dénonçait, en montrant le riche à peu près exempt du fléau, ce sinistre enchaînement : la fièvre engendrant la misère, et la misère aidant la fièvre dans son œuvre de mort. Il prouvait par des chiffres l’effrayante mortalité due à cette perpétuelle collaboration. Alors que dans le département de la Dordogne les décès annuels étaient de vingt-quatre pour mille habitants, dans certaines communes de cette malheureuse Double ils atteignaient au chiffre de trente-huit pour mille, et dans celle