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XI


Le printemps était venu. Au pied des haies ensoleillées, dans la mousse et les brindilles, se montraient les « fleurs de mars » ou violettes. Sous les vieux chênes, à l’ombre des murs du petit cimetière propre au Désert, les pervenches tapissaient le sol humide, et, dans les prés qui se déroulaient au-dessous de la maison, les primevères officinales piquaient de leurs pétales jaunes l’herbe reverdie.

Une légère brise tiède faisait frissonner les jeunes feuilles des trembles autour du petit étang, au fond de la combe, et, dans le jardin que protégeait une forte haie d’acacias épineux, les arbres fruitiers, où se poursuivaient les chardonnerets, entr’ouvraient leurs boutons aux rayons du soleil d’avril.

Le long d’un petit chemin gazonné qui par les taillis se dirigeait vers l’étang de Petitone, Daniel s’en allait lentement, un bâton à la main. D’un geste distrait, il écartait parfois des pousses de saules,