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Virgo potens… Causa nostrœ lœtitiœ… Turris eburnea… Regina virginum… Janua cœli… Stella matutina… Rosa mystica.

Devant l’autel embuissonné d’aubépine, fleuri de lilas, de muguet, de véronique ; sous les lumières qui hypnotisent, aux parfums de l’encens qui enivrent, quel long frisson de volupté secoue le jouvenceau qui distingue parmi ces douces voix celle de l’aimée !

« Ô ma rose mystique ? Ô vierge puissante sur mon cœur ! Ô porte du ciel que va m’ouvrir ton amour !

Par Cupidon ! C’est à faire perdre la tête à toute cette jeunesse ! Aussi, le soir, après l’office, en revenant deux à deux le long du chemin des écoliers, on met les vers luisants dans les cheveux de la bachelette qui se serre doucement près de son ami…

Et les curés en chaire tonnent contre la danse, et, la poutre dans l’œil, rabâchent de vieilles rengaines !

Ainsi faisait celui de Peiro-Buffiero, illustré par mon défunt ami Chastanet, le félibre majoral :

E cambe n’i a de quelas filhas
Que, poussadas per lou demoun,
An l’argent-viou din lurs chavilhas
Mas qu’auven chabreto ou violoun !

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