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NOTE ORTHOGRAPHIQUE



Périgordin dérive tout naturellement de Périgord, comme Andorran, d’Andorre, Armoricain, d’Armorique, Forézien, de Forez. C’est l’ancienne orthographe ; nos vieux auteurs, Montaigne, Brantôme, le père Dupuy, l’employaient toujours.

Dans un mémoire cité par Bayle, à l’article Jean de Selve, Baluze, qui vivait encore au dix-huitième siècle, parle d’un auteur nommé Jean Bertaud, Périgordin.

Après ces autorités, on peut citer aussi le poète Marc de Maillet qui, dans le titre de ses Épigrammes, se dit périgordin ; et le sieur de la Campie, auteur de la Juliade, qui se qualifie de gentilhomme périgordin.

Plus tard, la Maison rustique de 1763, à l’article Panis, dit que les Gascons et les Périgordins l’estiment fort, en font des gâteaux, et le mangent avec du lait ou du bouillon gras.

C’est, je pense, vers la seconde moitié du dix-huitième siècle que l’on commença d’ajouter au mot périgordin cet u qui l’alourdit, l’assourdit et lui donne une physionomie engoncée.

Mais l’ancienne orthographe persista concurremment jusqu’au dix-neuvième siècle, car en 1818, J.-B. Caville faisait encore imprimer à Périgueux, Les Périgordinismes corrigés.